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Réforme des IUFM : les enjeux du refus

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Réforme des IUFM : les enjeux du refus Empty Réforme des IUFM : les enjeux du refus

Message  Bob Lun 7 Déc - 21:59

07/12/2009
Réforme des IUFM : les enjeux du refus
ENSEIGNEMENT - Dans l'indifférence quasi générale, la France s'apprête à abandonner la formation très spécifique qu'elle donnait à ses enseignants, dans des écoles dédiées. Les Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM), remplaçants des Ecoles Normales. A la place, dès la rentrée prochaine, les formations seront assurées à la fac. Elles prépareront les étudiants aux matières à transmettre. Beaucoup moins à la transmission elle-même. Très hostile à cette évolution, le mouvement des enseignants des IUFM ne faiblit guère. Mais mais ne forcit pas non plus. Il n'emporte pas l'opinion. A cause d'enjeux mal compris, mal expliqués ? Ou d'une formation mal connue depuis la disparition des Ecoles Normales ? Alors que la conférence des directeurs d'IUFM se mobilise à son tour, que des portes ouvertes étaient organisées aujourd'hui dans plusieurs IUFM, cours de rattrapage pour ceux qui ne sont pas encore intéressés au mouvement, ou qui ne comprennent pas ses enjeux...

Quelle formation aujourd'hui ?

Pour l'instant, les instituteurs postulants sont recrutés à la sortie de la licence (bac + 3). Une première année les prépare alors au concours. Ils acquièrent les savoirs disciplinaires allant de la maternelle au CM2, tout en suivant des stages d'observation puis de pratique accompagnée. A ce stade, ils n'ont jamais de responsabilité de classe. Au terme de la première année, s'ils réussissent leur concours, ils suivent une deuxième année, en alternance cette fois. Deux tiers du temps à l'IUFM, et un tiers en stage, où ils sont suivis, inspectés, conseillés par des collègues, des directeurs d"établissements, et des universitaires. Cette deuxième année est payée, elle comptera pour leur retraite. Ils sont déjà fonctionnaires, achèvent de se former complètement, de se préparer à enseigner, sans avoir à gagner leur vie.

Quelle formation à partir de la rentrée ?

Les maîtres d'écoles ne seront plus formés à l'IUFM, mais à la fac, avec des étudiants qui se préparent à d'autres métiers de l'enseignement, pas bien définis au demeurant. Ils intègrent les classes de master 1 (l'équivalent de l'année de préparation au concours actuellement) au terme d'une licence. Mais y accèdent sans filtre, alors que l'IUFM observe une sorte de numerus clausus, évite de former beaucoup plus d'enseignants qu'il n'en faut. Au début de cette année de master, les étudiants passent, le 15 septembre, les épreuves écrites d'admissibilité à l'année suivante, le master 2. Ils ont ensuite un an, s'ils les réussissent, pour préparer leurs oraux programmés en mai, tout en suivant les mêmes cours d'acquisition des savoirs que leurs camarades. La dernière année n'est plus payée. "Une forme de sélection sociale", regrette Michèle Lusetti, enseignante à l'IUFM de Lyon.

L'enjeu des stages

Les stages, qui étaient obligatoires et très encadrés à l'IUFM, deviennent facultatifs, et payés (3.000 euros pour cent-huit heures). Ce qui pose deux problèmes distincts. "On pourra, dénonce Nicole Oerthous, enseignante à l'IUFM de Lyon, terminer son master 2 sans avoir jamais mis les pieds dans une école." Tandis que l'un de ses collègues, Michel Driol, ajoute : "Ceux qui n'auront pas de soucis matériels pourront prendre le temps de préparer leurs oraux au lieu de faire des stages. Les autres seront en stage, mais ils travailleront réellement, sans avoir le temps d'étudier. Ils seront en responsabilité, ce qui permettra de remplacer les enseignants absents avec des étudiants titulaires d'une simple licence. Cela coûtera moins cher mais qui voudrait cela pour ses enfants ?" Enfin, troisième souci, les IUFM se chargeaient, avec les rectorats, de placer leurs stagiaires dans les écoles. Qu'en sera-t-il à la fac ? Devront-ils démarcher eux-mêmes les écoles ?

Une identité professionnelle menacée

"Cette réforme signifie la fin de la prise en charge par l'Etat de la formation des enseignants", dénonce Nicole Orthous. Spécificité française, cette formation par des écoles spécialisées - hier l'Ecole Normale, aujourd'hui les IUFM - remonte au 18e siècle. "En transférant à l'université la formation des enseignants, vous aurez une diversité de plus en plus grande des publics, et des formations de plus en plus courtes. Ce qui signifie que cet enseignement sera réservé aux élites, aux étudiants capables de suivre cela", assure Vincent Massart-Laluc, également enseignant à Lyon. "L'idée que nous retenons, soupire pour finir Michel Driol, c'est qu'enseigner n'est plus considéré comme un métier à part entière, qui s'apprend, mais comme une simple transmission de savoir, à un public captif."

Olivier BERTRAND

Le blog du mouvement : http://collectifiufmlyon.blogspot.com/

lien vers l'article : http://www.libelyon.fr/info/2009/12/iufm-une-identit%C3%A9-professionnelle-qui-disparait.html

Bob

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